Les Aulx - 30.10.2020 / 15.12.2020

 

LES AULX
30 Octobre au 15 Décembre 2020

Photo : Portes de la galerie fermées lors du second confinement. À gauche : Affiche Laurent Lacotte, format A4, impression noir et blanc, 2020. À droite : Logo 5UN7, Angelica Bauer, Acrylique sur papier contre-collé, 110 x 170 cm, 2015

Le projet " LES AULX " est une narration quotidienne de ma vie en confinement, moi Marc Henri Garcia artiste plasticien, commissaire d'exposition, écrivain aléatoire, musicien approximatif, etc...

Ce projet est donc par définition évolutif car dépendant des contingences actuelles, pour le moment le projet est sous forme rédactionnel plutôt réaliste, mais les intentions et la forme pourraient évoluer au grès des événements, des intervenants, des moyens et bien-sûr de mon imagination.

Bien cordialement Marc Henri Garcia.

Au plaisir de vous retrouver après l'Apocalypse...

Extrait de texte :

LES AULX

C'est le troisième jour, je n'éprouvais pas le besoin d'écrire jusque-là mais hier j'ai appris un nouveau mot, je dois le noter quelque-part avant de le perdre dans les méandres de mon esprit étourdi par le vin.

" Les Aulx ", ce serait selon mon ami concertiste Vincent Malgrange le pluriel de l'ail, j'ai donc passé 40 ans sans me poser la question de la pluralité du mot ail en français, et c'est donc grâce à ces trois jours de confinement avec mon ami Vincent et son violoncelle que je mourrai un peu moins con !

Je me suis retrouvé à quelques encablures de Bordeaux en pleine campagne foyenne. 

Il y a du chauffage, internet de manière aléatoire, l'eau courante "froide", quelques prises de courant fonctionnelles, un stock de pâtes, de cookies, de chocolats et d'alcools, une lampe jaune en forme d'ananas, et pour hobby le décollage du papier peint en toile de Jouy.

Ce fut une parenthèse de bonheur, notre bulle de première nécessité improvisée en ce début de crise sanitaire. Au programme de cette idylle, quelques travaux de démolition, mais surtout de longues soirées autour du feu affairés a trouvé la cuisson parfaite des grillades et descendre le stock de St Emilion de la galerie en regardant des classiques de la nouvelle vague projetée sur le mur de l'EPHAD d'en face récemment interdit au public.

Se rapprocher de Bordeaux m'éloigne du doux roman de science-fiction qui s'installait paisiblement en marge de l'apocalypse. Plus la densité de personnes au km² est grande plus le risque de crever comme une merde avec un masque sur la gueule d'une pandémie mondiale n'est plus une web-série d'anticipation techno-fataliste mais la réalité sordide d'une extinction d'espèce parmi d'autres en ce début de siècle !

Ce soir 500 morts de plus, "Agueusie", c'est le nouveau mot que j'ai appris aujourd'hui, c'est fou ce que la langue française est riche, 5 jours de confinement et encore un soir ou je me coucherai moins con. C'est la perte de goût, putain c'est l'horreur !

Ce serait l'un des principaux symptômes avec la toux la fièvre et l'asphyxie, en même temps sans goût, mieux vaut crever. Question d'Esthétique !

Il a du potentiel le bougre, j'espère que la grande faucheuse en masque FFP2, ou les services de l'immigration ne nous l'enlèveront pas avant qu'on ait pu refaire le monde ensemble au comptoir du bar des sports !

À suivre...