ONE MORE KISS, DEAR - Amandine Pierné - 13.05.16 / 03.06.16
"jeudi 12/05/16 est le début de One More Kiss, Dear.
D’abord Amandine Pierné s’installe: il s’agit encore moins d’un accrochage, ne vous fiez pas à la déco; "Macadam" d’abord, la carte gaufrée par la chaussée, ici trouvée encore, l’invitation;
alors six toiles, tableaux, dispositifs "sans titres" tressés d’emballage, à l’occasion, obstinément, ici miroirs impactés du hasard volontaire, six pièces tissées enfoncées çà et là, une lenteur affectée ponctuée d’évènements; plus ce qu’on y voit, le reflet d’en face, "One more kiss dear", un signal orange et vert fluo irradiant, composé en stores, eux- même composés en morse, rythmique géométrique de la désuète rengaine éponyme, signal trouble et insupportable qui s’adoucit mêlé à l’enchevêtrement d’argent plastique sur châssis, approche le jaune mordoré, pollen chaleureux; alors posé "Still Life", sur un morceau de bois une soupe primordiale et stable, et on voit grâce au miroir sur la bouteille la photographie de ce qu’on devine un oiseau, à travers les branchages, peut-être les mêmes que ceux que l’on pourrait envisager en regard, dans un pot sur autre pot, le petit arbre.
Maintenant à partir de jeudi 12/05/16, One More Kiss, Dear.
Amandine Pierné va mettre à l’oeuvre dans l’espace un protocole complexe, dévoilant à l’occasion l’ordre caché, et si nous saisissons l’une nous pouvons saisir l’autre. Son enchaînement "twist-entropique" d’œuvres aux mélancolies colorées devient le théâtre de son propre mouvement: un maintien en alerte de ses explosions suspendues et mouvantes, de longues attentes et des révélations soudaines: en laissant le passage du temps exercer un effet de porosité entre les choses, tissage au coeur duquel ses interventions, en pointes ou en douceur, vont altérant, ponctuer la période d’exposition, elle va laisser déployés "les dards obscurs de l’intuition, avec lenteur et circonspection, avec des embardées à droite et à gauche et de brusques retours en arrière". Peut-être qu’"il existe quelques configurations paradisiaques, qui voient le système se structurer, se stabiliser, ou même revenir sur ses pas. Mais ces configurations sont par essence extrêmement rares. Le désordre succède toujours à l’ordre. Il est impossible de remonter le temps", mais il est possible de repasser le film; il vous faudra donc repasser. »
Arnaud Coutellec