PLÉTHORE  - Yann Géraud - 07.05.15 / 29.05.15

 

Diplômé de l'EBABX, cofondateur avec Damien Mazières de la revue The Flesh, directeur de l'espace d'exposition indépendant COULOIR à Hambourg mais avant tout artiste, Yann Géraud, poursuit en mai 2015 à 5UN7 son cycle d'expositions en France.

Ses travaux réalisés en 2009 au FRAC Basse Normandie puis à la Salle de bains (Lyon) perpétuent une pratique artistique expérimentale belle et bien consciente des rapports poreux que la peinture, la sculpture et les sciences humaines entretiennent.
Ses dispositifs associent des matériaux comme le bois, l'aluminium, le plâtre, le PVC, la peinture acrylique et divers objets industriels. Suivant un plan qu'il est le seul à connaître Yann Géraud aménage l'espace institutionnel avec le souci de composition d'un peintre à la fois constructiviste, expressionniste et romantique. Ses expériences faussement malheureuses finissent par engendrer une architecture d'intérieur paradoxale. Le spectateur est au centre d'une symphonie post-baroque, une accumulation de textures, des explosions acides et colorées sont soumises au rythme orthonormé des matériaux industriels plus sobres.

Des archétypes de représentations comme le bateau (vecteur nécessaire au voyage qui évoque l'excitation de la découverte, l'hétérodoxie, l'exotisme, mais aussi le colonialisme et l'incommensurable échec des idéologies modernistes), la porte (arche, symbole de gloire), la maison (récurrente dans l'histoire de l'humanité, abri, foyer) sont issues des mythologies et des philosophies communes et tendent à opérer comme un langage premier, une poésie d'associations des impossibles, qui se cumulent, se répètent, parfois s’annulent.

Puis c'est la fin, la catharsis, l'Empire se meurt, comme le chantier d'une ville fantôme du Sud de l'Espagne, la faillite de la "praxis repetita" laisse une impression d'inachevé parfaitement maîtrisée. L'éruption s'achève comme désabusée, fatiguée de s'être répandue, les dernières coulées cristallisent les vestiges d'une œuvre à la gloire du faire et du défaire.

L'œuvre totale est stratégiquement sacrifiée. C'est le rythme, le geste et le cycle infini des dispositifs du langage qui sont sacralisés.

http://yanngeraud.info